Trois reporters sur les routes du pétrole, à la poursuite du liquide qui provoque des guerres et fait chuter des régimes. Par un itinéraire qui traverse six des régions les plus « chaudes » du monde, les auteurs de Un monde de brut constatent sur le terrain les effets de l’exploitation pétrolière. Car on oublie souvent, ici, que le pétrole ne naît pas des pompes des stations-service.
Du Texas à la Guinée Équatoriale, de la Sibérie au Caucase en passant par le Kazhakstan, l’Irak et le Golfe persique, voici des reportages approfondis qui mettent de l’avant les aspects physiques et sociaux de l’exploitation pétrolière. Car c’est avant tout cela, le pétrole : désolation environnementale et destruction sociale. L’or noir attise les haines et exacerbe les rivalités. Telle femme qui a vendu un terrain se fera détrousser par ses voisins, laissée pour morte dans sa masure. Tel peuple sera déplacé sans contrepartie. L’armée d’un pays sera affectée à la protection des champs d’extraction, laissant les contrebandiers et les étrangers piller les stocks de poisson, pourtant la ressource alimentaire première des habitants.
On constate de plus que le pétrole n’est jamais sous le contrôle des investisseurs locaux. Toujours, les vautours de l’extérieur (Texas, France, Angleterre) viennent avec leurs gros sabots pour tout détruire sous couvert de développement. On sait ce qui se passe en Irak ; on aurait intérêt à se rendre compte de ce qui se passe ailleurs.
Faites un geste pour la planète et pour vous, incendiez votre bagnole.
Marco Silvestro
Serge Enderlin, Serge Michel et Paolo Woods, Un monde de brut. Sur les routes de l’or noir, 2003, Paris, Éditions du Seuil.
Laisser un commentaire