La République démocratique du Congo (RDC) – ex-Congo Belge, ex-Zaïre, ex-Congo-Kinshasa – est le pays modèle de la dictature et le laboratoire de la violence des forces impérialistes.
Avec ses 60 millions d’habitants, la RDC est ravagée depuis dix ans par une guerre civile (la pire des temps modernes) qui a déjà fait 300 000 morts en directe et plus de 4 millions de morts collatéraux par famine et par maladie.
Des élections « libres » Les résultats des premières élections libres et démocratiques depuis 40 ans, qui ont eu lieu le 31 juillet dernier sous la surveillance de la communauté internationale, sont fébrilement attendus et risquent de replonger le pays dans une guerre civile dont l’issue est incertaine mais sûrement catastrophique pour la population congolaise prise en otage dans ce pays décrit comme une vaste prison.
Les deux candidats favoris sont : • Joseph Kabila, le fils de feu Laurent-Désiré Kabila qui a évincé Mobutu. Ce dernier a régné sur le Congo pendant près de 30 ans. On soupçonne Joseph d’avoir fait assassiner son père mais ça, c’est une autre histoire ! • Jean-Pierre Bemba, un des quatre vice-présidents de la République chargé de la Commission économique et financière qui a participé au massacre de millions de Congolais alors qu’il dirigeait les forces de la milice. Il serait sur la liste d’arrestation de Tribunal Pénal International (TPI).
Sans un deuxième tour, prévu en octobre, il est évident que le pays sera à nouveau à feu et à sang. À qui servent ces élections ? Une meute d’exploitants étrangers dans les secteurs miniers, hydroélectriques et forestiers n’attendent que le feu vert pour exploiter les ressources naturelles et en tirer profit ; de gros, très gros profits.
Ce pays, quatre fois la France et deuxième pays francophone au monde, pourrait être l’un des plus riches d’Afrique mais il est l’un des plus pauvres. La RDC est classée au168e rang pour l’indice de développement humain sur 175 pays. Près de la moitié de la population vit dans le dénuement total. La corruption est la règle de gouvernance et tous les coups sont permis.
Riche à craquer Son sous-sol est une mine d’or. Le pays possède 30 % de la production mondiale de diamants, 50 % du cobalt et 10 % du cuivre, on y trouve aussi de l’or, de l’étain, du coltan (utilisé en téléphonie), etc.
La RDC est potentiellement le pays le plus riche au monde pour la production hydroélectrique évaluée à une capacité de 600 milliards de kWh et pourtant l’ensemble du pays souffre d’un manque chronique d’électricité. Le pays pourrait être autosuffisant pour sa production alimentaire. Son potentiel agricole est l’un des plus élevés sur la planète.
Enfin, Le Cœur Vert de l’Afrique désigne cette magnifique et dernière grande forêt tropicale de la plaine située en Afrique centrale. Elle s’étend du Cameroun en passant par la République Centrafricaine (RC), le Congo Brazzaville, la République Démocratique du Congo (RDC), la Guinée Equatoriale et le Gabon. C’est la deuxième plus vaste forêt tropicale au monde après celle de l’Amazonie. La RDC possède davantage de forêts tropicales intactes que l’ensemble des pays qui l’entourent. La forêt dense couvre près de 70 % du pays. Elle totalise plus de 100 millions d’hectares, dont 60 sont potentiellement exploitables. Déjà, 20 millions d’hectares ont été attribués, souvent de manière douteuse, pour la coupe.
L’exploitation forestière est actuellement limitée à cause du manque d’infrastructures routières et de l’insécurité qui règne dans le pays. Mais, le pillage est bien amorcé, il est impossible de déterminer les quantités de bois exportées. Dans un avenir rapproché, la RDC aspire à être le plus gros producteur de bois de l’Afrique centrale.
Une catastrophe écologique Des dizaines de millions de personnes dépendent de ces forêts pour leur survie – s’abriter, se nourrir et se soigner : les paysans Bantou, des communautés de pêcheurs et des Pygmées semi-nomades. Ces populations ne bénéficient pas des retombées de l’exploitation forestière.
La forêt tropicale de la RDC abrite plus de 1 000 espèces d’oiseaux et plus de 400 espèces de mammifères. Plusieurs de ces espèces n’existent nulle part ailleurs sur la planète comme l’Okapi (cousin de la girafe) et le paon du Congo qui sont mal connus des scientifiques. La RDC possède la plus forte densité d’antilopes avec 30 espèces, dont le bongo.
Cette forêt est cruciale à la survie de trois des quatre grands singes qui sont nos plus proches cousins génétiques : le bonobo (chimpanzé nain, identifié en 1928), le chimpanzé et le gorille des plaines. Les écolos sont inquiets… À suivre.
* Ceci est le premier article d’une série consacrée à la République démocratique du Congo qui est dans la mire de l’organisation écologiste Greenpeace, qui en collaboration avec des ONG locales et internationales, tente d’empêcher le pillage de la forêt tropicale du Congo qui devrait être considérée comme un patrimoine mondial.
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