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Peine de mort, version 2005

Le 8 décembre dernier, on projetait à La Tulipe l’excellent documentaire 999 06 (matricule du détenu Farley Matchett). Il s’agit du deuxième film de Julien Élie sur la peine de mort, après Le dernier repas, tourné en 2000, à Hunstville, au Texas, pendant l’élection de G.W. Bush [1].

Le travail de Julien Élie nous a poussé à faire un bilan de la dernière année en ce qui concerne la peine de mort.

Commençons donc par nos voisins du Sud. Si un moratoire avait mis de côté l’application de la peine capitale de 1967 à 1976, les exécutions ont repris depuis et totalisaient 1004 fin 2005. Une année particulièrement macabre, avec 60 exécutions, dont 18 dans le seul état du Texas. Comme toujours, ce sont les états du Sud qui ont occupé la première place au palmarès (Mississipi, Californie, Maryland, Oklahoma, Alabama, Indiana, Georgie, Caroline du Nord et du Sud), même si le Connecticut, l’Ohio et l’Indiana ont aussi fait un bel effort.

L’année 2005 a aussi marqué le retour à la peine de mort de deux états qui y avaient renoncé le Connecticut et le Mississipi. Toujours l’année dernière, les États-Unis se sont retirés d’un protocole de la Convention de Vienne qui permet à la CIJ (la cour internationale de justice) d’intervenir lorsque des étrangers sont détenus aux États-Unis. Quelques points positifs tout de même l’abolition de la peine capitale pour les mineurs (le 1er mars 2005) ; le vote d’un moratoire dans le New-Jersey et, dans l’état de New-York, le retrait de la peine de mort de la législation.

Ailleurs dans le monde, 189 pays, dont les suivants, ont aboli ou suspendu la peine de mort en 2005 Le Kirghizistan ; le Tadjikistan ; la Russie ; le Mexique ; le Libéria ; la Moldavie et l’Arménie.

La palme de l’horreur revient toujours à la Chine, avec près de 10 000 exécutions dans l’année. Si l’on compare le nombre d’exécutions en Chine et aux États-Unis, au prorata du nombre d’habitants, on arrive aux chiffres suivants 1personne sur 5 millions exécutée aux États-Unis et, en Chine, 1 personne sur 130 000 (38 fois plus).

Il s’agit là d’une estimation, bien sûr. Les condamnés trépassent généralement d’une balle dans la nuque, souvent après une parade dans un stade. Les mêmes stades qui verront bientôt défiler les athlètes des Jeux Olympiques… Mais l’injection létale est de plus en plus à la mode des véhicules d’exécutions sillonnent le pays afin de permettre l’injection létale immédiatement après le prononcé de la sentence.

Si la Chine est une exception de par le nombre d’exécutés, la majorité des autres pays asiatiques applique aussi la peine capitale, que ce soit par peloton d’exécution ou par pendaison. Certains pays, même s’ils condamnent toujours à la peine capitale, ne la pratiquent plus. C’est le cas de la Corée du Sud, du Sri Lanka, des Philippines, du Népal et du Laos.

Au moment d’aller sous presse, Terminator-Schwarzenegger refusait de gracier Clarence Ray Allen, aveugle, cardiaque et incapable de tenir sur ses jambes. Il continue ainsi dans la lignée de 2005, année où il avait refusé de gracier Stanley Tookie Williams. Ancien acteur et sénateur intraitable Scharwarzenegger commence à cumuler les qualités qui font un bon président aux États-Unis !

Isabelle Baez

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