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Les abstentionnistes remportent encore les élections fédérales !

15 octobre 2008, lendemain de veillée électorale. Le système électoral canadien vient une nouvelle fois de démontrer son « plus-meilleur » statut face à toute idée d’alternative de structure politique envisageable.

Aux élections d’octobre dernier, se sont 13 832 972 d’entre « nous » qui se sont laissés sonder, soit 59 % de la population. Ce pourcentage est loquace : un tel désintérêt politique ne s’est pas vu depuis les élections du 29 septembre 1898, (20 ans avant l’obtention du droit de vote par les femmes au fédéral, le 24 mai 1918) soit il y a 110 ans !

En 2008, c’est 41 % des personnes ayant le droit de vote qui ont choisi de ne pas l’exercer, succombant à l’inertie ou encore préférant ne pas s’abaisser à cautionner de leur participation un système aussi déplorable qu’inéquitable. Le résultat final se découpe comme suit :

Conclusion : 77,78 % des personnes éligibles à voter au Canada ne se sont PAS prononcées en faveur de Stephen Harper et de son gouvernement.

L’avis d’ensemble

Notre structure politique, la « moins-pire-o-cratie », envoie tous les 4 ans une troiscentaine de monsieur-madame tout-le-monde, parler au nom de 20 000 à 40 000 autres citoyen.ne.s chacun.e.

Au Canada, plus de 23,4 millions de personnes dites ‘majeures’, parce qu’elles ont passé leurs 18 ans – un âge auquel les locateurs de voiture n’osent même pas nous faire confiance – ont l’autorité de décider qui tirera le mieux la couverture du bord de leurs caprices. Dupées dans les campagnes, stressées dans les villes, on mise sur la relative pauvreté intellectuelle de ces personnes et leur crédulité anxieuse pour leur faire gober n’importe quelle sauce démagogique.

Ainsi, pour des types comme André Arthur, Maxime Bernier ou Josée Verner sont mandatés d’aller trancher, au nom de l’ensemble, des questions aussi graves que : dans quelles régions du monde enverrons-nous nos soldats (et nos impôts) tuer les paysans sous prétexte d’envoyer leurs filles à l’école ? Comment appliquer des opinions désinformées à la criminalisation de l’adolescence ? Comment rajouter des craintes aux femmes en remettant en question leurs affranchissements, alors qu’on libère de toute contrainte les hommes d’affaires red necks pour leur permettre de faire les plus polluants des profits ?

Voter, c’est acheter !

La seule satisfaction à tirer de cette dernière campagne : la réélection de Meili Faille du BQ, par une majorité de plus de 11 400 voix sur le ministre jamais élu, Michael Fortier. Cette victoire bloquiste ne laisse aucune équivoque quant à l’inimitié de la population envers ce dernier, tant dans son comté qu’ailleurs au Québec, et ce malgré les appuis des élites métropolitaines.

Que ce ministre NON-ÉLU connaisse une si cuisante défaite contre une femme compétente, surtout après sa prétentieuse tournée lancée pour dénoncer le mauvais « retour sur investissement » des député.e.s bloquistes ÉLU.E.S, voilà qui sent la justice poétique. Ça ne valait peut-être pas les 300 millions $ que cette élection nous aura collectivement coûté mais ce seul résultat aura éloquemment démontré à Fortier et à ses Conservateurs qu’au Québec, on préfère encore défendre notre modèle et nos valeurs que de se compromettre pour le pouvoir.

À son arrogance de prétendre « qu’il vaut mieux un joueur sur la glace qu’un supporteur dans l’estrade », sa propre circonscription lui a répondu qu’il vaut mieux une supporteure dans les estrades, qui prend pour notre équipe, qu’un joueur sur la glace, qui compte dans notre propre but.

Maintenant, si on pouvait seulement changer la politique pour qu’elle ne se confonde plus avec une partie de hockey…

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